LES ENFANTS ROUGES

Dans les montagnes arides de Mghila, en Tunisie, le jeune berger Achraf et son cousin Nizar font paître leur troupeau et jouent avec insouciance. Leur balade les amène jusqu'à un lieu qu'ils savent être interdit et dangereux, « propriété » des terroristes qui sévissent dans la région. Leur innocence y est brisée en un instant : Nizar est sauvagement assassiné et Achraf chargé de rapporter à sa famille un message macabre.

Cet acte violent est inspiré de faits réels, survenus au même endroit en 2015. S'il est le point de départ du film de Lofti Achour, ce drame effroyable permet au cinéaste de dresser le portrait émouvant d'un adolescent en état de choc et d'une communauté rurale isolée, oubliée. Centré sur le point de vue d'Achraf, le récit navigue entre réalisme et onirisme, brouille les frontières entre réel et imaginaire, traduisant ainsi la sidération traversée par le garçon. Il prend ensuite un tour plus politique, ancré dans les coutumes locales, quand la famille cherche le moyen d'aller récupérer le corps de Nizar dans les montagnes pour lui offrir une sépulture et se heurte à l'indifférence des autorités. Sans occulter la brutalité de la situation – maintenue majoritairement hors-champ –, Lofti Achour parvient à y insuffler de la beauté, de l'humanité, de la douceur et de l'espoir. Témoignage intime poignant, Les enfants rouges porte un regard authentique et bienveillant sur une communauté – et par extension, un peuple entier – traumatisée par la violence.

Avertissement : ce film comporte des scènes de violences physiques et/ou psychologiques pouvant heurter certaines personnes.