JONCTION 48
Du 19/04/2017 au 08/05/2017
La ville israélienne de Lod, qui correspond à la cité palestinienne de Lyd, est située à une vingtaine de kilomètres de Tel Aviv. En 1948, des dizaines de milliers de Palestiniens ont dû s’en aller pour laisser la place à une immigration juive, la ville devenant alors une commune de population mixte. C’est ici qu’habite Kareem, jeune rappeur palestinien. Sa vie se partage entre sa passion pour la musique, sa petite amie Manar et les complications d’une telle situation. Le ghetto dans lequel il évolue avec son frère et ses amis est en effet gangrené par la criminalité, le trafic de drogue et la pression de l’armée israélienne. Kareem lutte donc chaque jour pour pouvoir s’exprimer par sa musique, que ce soit dans sa ville natale ou sur la scène hip-hop de Tel Aviv.
Jonction 48 est né de la rencontre entre le réalisateur israélien Udi Aloni et le rappeur arabe Tamer Nafar du groupe DAM qui interprète le personnage principal et co-signe le scénario. Si la musique y tient une part importante, le film dévoile également toute la complexité de la ville de Lyd et de ses habitant-e-s qui se battent chaque jour pour tenter de vivre « normalement ». En écho à son ami, le regretté Juliano Mer-Khamis qui enseignait à ses étudiants : « une production artistique exigeante est une forme de résistance et la résistance est une forme exigeante de production artistique », Udi Aloni utilise la fiction pour évoquer le conflit israélo-palestinien et les luttes politiques de la jeune génération. Et avoue : « je veux vraiment que chaque Israélien voit ce film pour comprendre qui sont ceux qui vivent à leur côté et qu’ils ne connaissent pas ».