GLORY

Tsanko est un cantonnier solitaire et taciturne qui vit seul et fait chaque jour sa tournée d’inspection des voies ferrées. Un matin, il trouve sur son chemin habituel un billet, puis un autre, puis un tas : des millions de leva abandonnés là, à portée de main, au milieu de nulle part ! Il décide pourtant de signaler cette découverte à la police. Dans le même temps, Julia, directrice des relations publiques du Ministère des Transports, se démène entre son désir d’enfant et les complications d’un boulot très envahissant. Le ministère est en effet accusé, par un journaliste tenace, de corruption dans la gestion du réseau ferroviaire. Julia voit en Tsanko l’opportunité de faire oublier le scandale naissant en mettant en lumière l’honnêteté de l’humble travailleur. Elle organise donc en pleine hâte et en grande pompe une cérémonie en son honneur. Le cantonnier se retrouve embarqué malgré lui dans un invraisemblable tourbillon médiatico-politique pour recevoir la récompense qui lui est offerte par l’État reconnaissant : une montre-bracelet... qui s’arrête dès le lendemain ! Tsanko se lance alors dans une bataille désespérée pour récupérer sa vieille montre, égarée par Julia au cours de la cérémonie...

Très peu de films nous parvenant de Bulgarie, nous nous réjouissons d’avoir la chance de découvrir celui-ci ! Glory est un film impressionnant, une fable noire et cruelle alternant avec brio cynisme implacable et humour absurde jusqu’à un dénouement glaçant. Peinture au vitriol d’une bureaucratie cauchemardesque, égratignant au passage la veulerie des journalistes, Glory nous conte, à travers le combat obstiné de Tsanko pour retrouver sa montre, la lutte acharnée des petites gens pour conserver leur dignité dans un système devenu fou.