DIAMOND ISLAND
Du 28/12/2016 au 17/01/2017
Diamond Island, c’est d’abord un lieu. Une île reliée à Phnom Penh dont se sont emparés des promoteurs immobiliers pour bâtir, à partir de rien, un paradis pour riches. Cette colonie d’immeubles de luxe, de centres commerciaux et de fêtes foraines en chantier permanent est le nouvel Eldorado des gamins des campagnes qui sont envoyés ici par leurs familles pour travailler. Dans ce microcosme, c’est une nouvelle famille qu’ils se créent. Ces jeunes, livrés à eux-même, jouent aux grands et apprennent la vie entre eux. Mais la vie à laquelle ils aspirent est celle qu’ils construisent pour d’autres sur ces chantiers : l’attrait du luxe, les néons scintillants, la consommation dans ce qu’elle a de plus excessif.
Bora travaille depuis deux mois sur le chantier quand il reconnaît son frère, perché sur une moto... Son frère Solei qui a quitté sa famille il y a plus de cinq ans, et dont il n’avait aucune nouvelle depuis. Solei ne semble pas avoir besoin de travailler, il erre à moto sur les espaces vides en devenir, avec ses amis, et il entraîne Bora dans ses folles nuits festives... Mais la réalisation des aspirations n’est pas toujours à la hauteur des attentes et la solitude est tenace... Solei restera mystérieux tout au long du film, gardant un oeil sur Bora avec la bienveillance d’un frère qui a perdu son innocence...
Le film est sensible, on s’attache à ces gamins qui voient se construire un monde dans lequel ils n’auront pas de place. Seul compte alors le présent, et dans ces préoccupations d’adolescents, posséder un I-Phone 6 crée davantage de désir qu’un sourire ou un joli mot prononcé. Ce que décrit Davy Chou, c’est une jeunesse désenchantée qui joue à se représenter heureuse.