WILLY 1ER
Du 19/10/2016 au 14/11/2016
AMPHORE D'OR (Prix du Jury) & AMPHORE DU PEUPLE (Prix du Public) • FESTIVAL INTERNATIONAL DU FILM GROLANDAIS DE TOULOUSE (FIFIGROT) 2016
À la mort de son frère jumeau, Willy, 50 ans, quitte pour la première fois ses parents pour s’installer dans le village voisin. « À Caudebec, j’irai. Un appartement, j’en aurai un. Un scooter, j’en aurai un. Des copains, j’en aurai. Et j’vous emmerde ! ». Confronté à une solitude qu’il n’avait jamais envisagée mais qui s’impose à lui, impitoyable, Willy part trouver sa place dans un monde qu’il ne connaît pas.
Le point de départ de ce film pas banal est la relation d’affection qu’ont nouée les quatre comparses avec un personnage assez formidable, Daniel Vannet, qu’il serait hasardeux de définir comme handicapé tant il fait preuve de ressources inattendues. Cette collaboration avait déjà été au cœur de deux courts-métrages, primés au Festival de Clermont Ferrand : Perrault, La Fontaine, Mon Cul ! et Ich bin eine Tata. Ce premier long-métrage repose beaucoup sur ce personnage tour à tour victime émouvante, personnage lunaire attachant ou capable de bouffées de colère et d’amertume inquiétantes, incarné par Daniel Vannet de manière totalement bluffante et avec un naturel étonnant.
Willy 1er est un hymne à la France profonde, quelque part entre un film de Bruno Dumont et un épisode de Strip Tease. Mais il n’est pas question ici de caricaturer la misère, le film ne rit jamais de son personnage mais s’amuse avec lui. Ses ambitions et ses déceptions forment un récit initiatique rythmé, passant à toute vitesse du burlesque fauché et souvent très réussi, à une tension éprouvante pour les nerfs. Rire et émotion sont au rendez-vous avec ce film déjà propulsé comme oeuvre culte de la patrie grolandaise.