APNÉE

Au départ d’Apnée, il y a la découverte inspirante par Jean-Christophe Meurisse d’un fait divers drôlatique : un maire brésilien un peu ivre avait été révoqué pour avoir accepté de marier un couple à trois. Et de là l’idée de ce « trouple » : Céline, la blonde lunatique, Maxence et Thomas, le grand dadais et le nounours barbu, un vrai trio burlesque qui a décidé d’absolument tout faire à trois, et d’abord se marier en faisant totalement péter les plombs à un maire dans une scène anthologique. À partir de là, les sketches hallucinants vont se succéder, tous aussi génialement incongrus les uns que les autres, égratignant au passage les conventions (une scène de dîner de « famille » est inoubliable, quand celle de la préparation à un entretien d’embauche nous fait encore pleurer de rire rien qu’à y penser).

Céline, Thomas et Maxence veulent donc se marier, mais aussi avoir une maison, un travail, des enfants sages et manger des huîtres tous les jours. Mais, insoumis et inadaptés, ils se heurtent à la réalité économique et administrative. Ils traversent une France accablée, en quête de nouveaux repères et d’instants de bonheur éphémère. Entre performances braillardes improvisées, sketches désopilants, poésie libertaire et tableaux vivants, Jean-Christophe Meurisse et sa troupe des Chiens de Navarre délaissent les planches de théâtre le temps d’un premier long-métrage décalé, provoc’ et lucide à la fois.

Une séance d’Apnée, c’est un peu comme un bol d’Ovomaltine au petit-déjeuner : de la dynamite !