THE NORTHMAN

Au X^ème siècle, le jeune prince Amleth assiste impuissant à l'assassinat de son père. Contraint de fuir, il est habité par le désir de venger cette mort.

Après le film d’épouvante The witch et son huis-clos maritime et viriliste The lighthouse, Robert Eggers s’attelle à un film à gros budget au temps des vikings, plein de bruit et de fureur. Sur une trame classique de vengeance digne de Shakespeare, Eggers suit les traces de grands prédécesseurs, Les vikings de Richard Fleischer ou Le treizième guerrier de John Mc Tiernan. Il nous offre avec The northman un spectacle aussi violent que lyrique et une réflexion sur la possibilité ou non de choisir son destin.

On retrouve en effet dans ce troisième long-métrage des thématiques qui lui sont chères : l'universalité des mythes, la folie, la possibilité d'un libre arbitre, le pouvoir du religieux. Que ce soit ceux du puritanisme protestant (dans The witch) ou du paganisme ici, les protagonistes suivent les préceptes d'un texte religieux ou les visions du godi (équivalent du prêtre chez les vikings), interprétés comme uniques vérités. Le réel semble pourtant les contredire, offrant ainsi au héros la possibilité de s'en libérer, de s'émanciper.

Au-delà de ces questionnements, Robert Eggers n'oublie pas qu'il est aux commandes d'un film de vikings et montre tout son talent à mettre en scène des combats et des batailles, avec un remarquable sens du cadre. La partition musicale, empreinte d'ambiances tribales et celtiques, ajoute à cette quête vengeresse une intensité galvanisante. Épique et viscéral, The northman ne manque ni de chair, ni de sang !