TÉHÉRAN TABOU
Du 04/10/2017 au 31/10/2017
SÉLECTION OFFICIELLE • SEMAINE DE LA CRITIQUE 2017
Premier long-métrage du réalisateur Ali Soozandeh, Téhéran Tabou met en scène un Téhéran qu’on pourrait dire mythifié, tant la distance depuis laquelle il l’a conçu et son incarnation dessinée recréent sous nos yeux une ville qui est et n’est pas la capitale iranienne. Certains le lui reprocheront peut-être, désirant que le film – dénonciation de l’hypocrisie iranienne en matière de sexualité – adopte la véracité du documentaire.
Réalisé grâce au procédé de la rotoscopie (acteurs filmés sur fond vert puis redessinés) qui a permis de contourner l’impossibilité de tourner à Téhéran, le film met en scène une prostituée faisant des passes devant son fils, un juge exigeant des faveurs sexuelles en échange de sa bonne volonté, un jeune homme devant réunir l’argent pour une opération de reconstruction d’hymen, une femme au foyer multipliant les avortements clandestins… Si ce catalogue a quelque chose de l’excès sociologique, on l’oublie vite tant les saynètes ont leur efficacité narrative propre. Elles ont pour cadre un grand immeuble bourgeois où chacun vient en aide à son voisin autant qu’il l’épie... Un portrait acide mais extrêmement percutant de la société iranienne actuelle.
(D’après Elisabeth Franck-Dumas • Libération)