Sur le chemin de l'école
Du 15/06/2016 au 15/06/2016
Samuel (13 ans) en Inde et Carlito (11 ans) en Patagonie. Quand ils se mettent en route, la distance et le temps du parcours s'affichent à l'image, écrasants. Voilà ce que souligne ce documentaire original : loin de tout, ces enfants iront à l'école à pied, à cheval, dans le cas de Carlito, et, pour Samuel, handicapé, en fauteuil roulant poussé cahin-caha par ses deux frères.
Tout au long de leur périple, le réalisateur garde une préoccupation simple : donner la mesure de la distance parcourue. Au beau milieu d'étendues magnifiques mais décourageantes, les écoliers cheminent. Ces images sont si frappantes qu'elles n'ont besoin d'aucun commentaire (on aurait même pu se passer de la musique, ronflante). Le film n'insiste pas sur la dureté évidente de ces vies. Pascal Plisson préfère se placer du côté de la ferveur des enfants, qui savent trouver à ces difficultés un goût d'aventure. Au milieu de la brousse avec sa petite sœur, Jackson a déjà l'air d'un grand et semble heureux de soigner cette image d'adulte responsable. Comme Carlito sur son cheval (dont sa sœur à lui voudrait tellement prendre les rênes). Depuis son fauteuil roulant, Samuel dirige le voyage en vrai cornac. Et Zahira balade à travers les montagnes marocaines une poule cocasse qu'elle échangera, une fois en ville, contre un énorme sac de gâteaux, prouvant qu'elle sait vraiment mener sa barque.
Le film veut donner de l'entrain, transmettre celui des enfants : leur détermination est le signe qu'ils sont heureux d'aller à l'école. Mais Pascal Plisson évite de les transformer en petits ambassadeurs des joies de l'éducation. Il montre simplement que, là où elle est, l'école, quand les enfants y arrivent enfin, devient une récompense. Le contraire d'une punition. L'espace fait, ici, de l'école un repère, un but. Le plus sûr passage pour continuer la traversée de la vie. Il fallait aller au bout du monde pour retrouver la force de ces évidences.