INTERDIT AUX MOINS DE 12 ANS

Sous l’égide d’un prêtre, un groupe de scientifiques étudie un phénomène étrange dans une église abandonnée de Los Angeles. Déposé dans le sous-sol depuis des siècles, un cylindre de verre abrite une inquiétante activité : son contenu semble se modifier d’heure en heure et prendre vie. Une jeune mathématicienne parvient à percer le mystère du manuscrit codé lié au cylindre : il contient le fils de Satan, dont la mission est de se matérialiser pour délivrer son père des ténèbres et lui permettre enfin de régner sur le monde.

Satisfaisant son penchant pour la physique quantique, Carpenter décide de s’atteler à une histoire traitant de l’antimatière comme représentation du Mal pur, un condensé du Diable qui ne serait non pas l’Antéchrist mais l’Anti-Dieu. Carpenter prend le temps de révéler cette ascension du Mal par le biais de phénomènes étranges, touchant une population abandonnée par la sacro-sainte société capitaliste. Les signes précurseurs proviennent des laissés-pour-compte, menés par un SDF à l’allure menaçante. Ainsi, la déliquescence de l’Humanité servirait les desseins du malin, nous entraînant inexorablement vers une fin du monde de plus en plus proche. Le réalisateur distille le malaise grandissant avec une bande originale – composée par ses soins – lancinante et inoubliable. Le pessimisme règne donc sur ce long-métrage : Prince des ténèbres s’inscrit, selon Carpenter lui-même, dans une trilogie de l’Apocalypse, initiée par le sublime The thing en 1982 et achevée avec le Lovecraftien L’antre de la folie en 1994.