LA VENGERESSE

Deathface, un ancien catcheur et motard devenu sénateur, embauche le chasseur de primes Rod Rosse pour retrouver l’adolescente qui lui a dérobé une marchandise pouvant mettre en péril sa carrière. Les loups sont lâchés sur les routes de Californie pour empocher le pactole.

Avec ce huitième film d’animation – cette fois en collaboration avec l’écrivain et artiste Jim Lujan qui signe le scénario et interprète les dialogues –, Plympton s’aventure dans le thriller et le road movie avec l’humour explosif qui le caractérise. Stations essence et motels de bord de route, sectes armées, rednecks édentés et boîtes de nuit pour travestis poilus, le dessinateur plonge à pieds joints dans l’americana et les bas-fonds sordides de l’Inland Empire. À soixante-dix ans, il livre un film survitaminé et fou furieux. Après Les amants électriques, il revient à un style mal élevé, lorgnant volontiers du côté d’un folklore grotesque, parfois carrément scatologique, dans lequel les séquences mémorables s’enchaînent jusqu’au final halluciné, parodie de campagne électorale qui résonne incroyablement juste avec l’actualité. De l’ancien catcheur devenu politicien populiste à la vieille mère de Rob Rosse à qui il ne faut pas la faire, en passant par l’employé de station-service danseur de moonwalk que tout le monde aime tabasser et l’ex-gogo danseuse Miss Candy, les personnages se multiplient pour notre plus grand plaisir. Cerise sur le gâteau, ce coup-ci ils parlent !

(D’après Maxime Lachaud • programmateur, journaliste, auteur)