LA FLAMME VERTE

« Nous pouvons considérer Aslani comme une nouvelle voix dans le cinéma, nous appelant depuis le passé. » Martin Scorsese

Pour ressusciter son futur époux abattu au combat par sept flèches, la jeune Nardaneh doit rester éveillée sept jours et sept nuits pour lire le livre posé à son chevet. Dans la chambre où repose le corps, à l’intérieur d’une forteresse sans portes, Nardaneh entreprend la lecture : elle l’entraîne à travers l’histoire de son pays, depuis l’Empire Arsacide jusqu’à l’époque moderne, et explore la mythologie iranienne et le mysticisme persan.

Inédit en France, méconnu en Occident et pourtant élément central du patrimoine cinématographique iranien, La flamme verte puise son inspiration dans les oeuvres majeures de la littérature orientale, du Livre des rois de Ferdowsi à la fable du Sangu-e Sabour – « la Pierre de patience » – en passant par le poète fondateur Roumi et les visions de la philosophie illuminative de Sohrawardi. Plus de trente ans après son précédent long-métrage L’échiquier du vent, Mohammad Reza Aslani déploie une esthétique flamboyante : sa caméra au mouvement fluide et constant semble « traverser les feux », explorer des terres et un univers hors du temps, dans lesquels les jeux d’ombre et de lumière exaltent autant la majesté des lieux que la beauté des histoires. Visuellement époustouflant, La flamme verte fusionne habilement l’art de la miniature persane et celui de la peinture occidentale. Son atmosphère onirique, dans laquelle les personnages semblent libres de voyager à travers toutes les époques pour s'approcher d’une vérité enfouie, offre une splendide méditation sur l’essence de la poésie persane et la quête de l’Absolu.