LA CONFESSION
Du 29/03/2017 au 18/04/2017
D’après le roman Léon Morin, prêtre de Béatrix Beck (Ed. Gallimard, 1952)
Dans un petit village de la province française sous occupation allemande, les hommes sont prisonniers ou ont pris le maquis et les femmes se retrouvent entre elles et continuent à vivre, les remplaçant partout où ils s’activaient. Parmi elles Barny fait figure d’idéaliste intransigeante. Superbe, au regard intense, elle vit seule avec sa fille, espérant le retour de son époux. Quand un nouveau prêtre déboule dans le village, toutes ces femmes sont en émoi. C’est qu’il est beau, Léon Morin, et d’autant plus troublant que son rôle le rend inaccessible. Habité par une foi sincère mais aussi par un profond humanisme, il écoute et comprend, trouvant toujours le petit trait d’humour, le mot qui fait mouche. De quoi agacer Barny, la seule à se déclarer athée, qui ne conçoit pas cet engouement. Celui qui croyait en Dieu, celle qui n’y croyait pas… Barny va provoquer la rencontre, ou plutôt la confrontation : elle est intelligente, passionnée et belle, elle va chercher à comprendre, il va lui donner les arguments de son engagement et sa vision de la vie et des êtres. L’échange est profond, troublant : s’interdisant la fusion des corps, c’est celle des esprits qui ne cesse de croître, laissant dans les cœurs une empreinte indélébile et magnifiée...
Léon Morin, prêtre a d’abord été un roman superbe, prix Goncourt en 1952, puis un film de Melville avec Jean-Paul Belmondo et Emmanuelle Riva qui vient de disparaître… Nicolas Boukhrief en fait une interprétation libre, personnelle et moderne qui rentre fortement en résonance avec l’air du temps et questionne la nature humaine, le désir, le manque, le besoin d’idéal, les frémissements de l’âme, la perspective du néant…