JOURS DE FRANCE

Au petit matin, Pierre quitte Paul. Au volant de son Alfa Roméo, il traverse la France, ses plaines, ses montagnes, sans destination précise. Pierre utilise Grindr, une application de son téléphone portable qui recense et localise pour lui les occasions de drague. Mais Paul y a recours aussi pour mieux le suivre. Au terme de quatre jours et quatre nuits de rencontres diverses, parviendront-ils à se retrouver ?

Ce film est une errance dans la France rurale. Pierre avance au rythme des opportunités qui se présentent à lui, sans jamais sembler poursuive un but. Ni particulièrement avenant, ni franchement antipathique, il a cette attitude qui laisse croire que les évènements glissent sur lui. Le récit se déroule ainsi au fil des rencontres et nous surprend à chaque virage, au détour d’une forêt ou à l’angle d’une station service. Jours de France est vraiment une belle découverte : très bien écrit, très tenu dans toute sa longueur, il regorge de surprises. Au fil des étapes, les échanges sont tantôt drôles, tantôt touchants, tantôt pathétiques, parfois sexuels mais jamais malsains ou malveillants. Son esthétique un peu brute rappelle inévitablement Alain Guiraudie. Jérôme Reybaud signe un premier long métrage très libre et très réussi. Un auteur à découvrir et à suivre...