LA BELLE DE GAZA
Du 29/05/2024 au 24/06/2024

SÉLECTION OFFICIELLE, SÉANCE SPÉCIALE • FESTIVAL DE CANNES 2024
« La différence entre la nuit et les ténèbres, c’est que la nuit contient encore des lumières. » Yolande Zauberman
Après Would you have sex with an arab ? et M – César du meilleur documentaire en 2020 – Yolande Zauberman clôt avec La belle de Gaza sa trilogie de la nuit : des documentaires tournés de manière intuitive, plongeant dans l'intimité des personnes rencontrées, levant les non-dits, dévoilant les failles, creusant les obsessions. Ces films à nuls autres pareils résonnent entre eux, se nourrissent l'un l'autre. Ainsi, La belle de Gaza trouve ses racines dans une séquence de M : alors qu'elle suivait Menahem dans la rue Hatnufa à Tel Aviv, Yolande Zauberman a discuté avec plusieurs femmes trans. Une fois rentrée à Paris, elle découvre que l'une d'elle a raconté qu’elle avait marché depuis Gaza pour rejoindre Tel Aviv. Cette femme est devenue dans l'esprit de la cinéaste La belle de Gaza : elle a décidé de la retrouver...
Si cette quête est devenue la colonne vertébrale du film, celui-ci s'enrichit sans cesse de toutes les rencontres faites en chemin. Yolande Zauberman a un talent particulier pour se placer au bon endroit et accueillir les paroles, les confidences. Si l'on sent que le récit se construit peu à peu, dans la confrontation entre la recherche de la cinéaste et le réel qui s'immisce à chaque instant, nous percevons également que la caméra transforme les femmes qui acceptent de se livrer. Ce portrait nocturne, sensible, est avant tout intime. En s'ouvrant à des femmes trans, arabes et juives, en Israël, il est aussi profondément politique et nous transperce comme un éclair traversant la nuit.