L'OLIVIER
Du 13/07/2016 au 20/07/2020
Après le succès de Même la pluie, Iciar Bollaín est de retour avec un scénario de Paul Laverty – scénariste attitré de Ken Loach – et une histoire de filiation, au sens large : on parle ici de la transmission de valeurs et d’une certaine vision du monde...
Alma est une jeune femme un peu rebelle. Elle travaille à la ferme de son grand-père qui, lentement, se laisse glisser dans une léthargie irréversible. Alors que la vieillesse l’emporte, il ne lutte pas... par tristesse ? La ferme est le reflet d’une réalité agricole contemporaine, entre élevage intensif de poulets et majestueux champs d’oliviers, plus anciens que tout homme vivant sur ces terres. Or, justement, Alma reste marquée par une image de son enfance : l’arrachage violent d’un olivier millénaire dont le tronc représentait à la fois une tête de monstre et un symbole fort de racines et de stabilité. Elle est persuadée que son grand-père – qu’elle veille quotidiennement – a rendu les armes quand on l’a forcé à accepter la vente de cet arbre « sacré ». Poussée par son obstination et le sentiment absolu d’avoir raison, prête à faire avaler des couleuvres à la terre entière pour arriver à ses fins, elle se met donc en tête de le retrouver et de le lui ramener...
Ce périple à la recherche du vieil olivier devient alors un voyage initiatique. Mais ce qui est particulièrement beau dans ce film, c’est la puissante allégorie de l’arbre, qui, à travers une histoire fictive très émouvante, évoque une génération qui néglige ses racines et se retrouve en mal de repères. L’olivier devient alors l’incarnation d’un bien précieux, qui mérite d’être défendu contre tout détournement symbolique.