Je ne regette rien de ma jeunesse
Du 29/05/2016 au 20/07/2020
Film inédit en France
Kyoto, 1933. Alors qu’un régime militaire est instauré au Japon, le professeur d’université Yagihara est démis de ses fonctions car jugé trop démocrate par ses pairs. Il est soutenu par un petit groupe d’étudiants progressistes auquel appartiennent Noge et Itokawa. Yukie, la fille du professeur, tombe amoureuse du fougueux Noge qui se lance bientôt corps et âme dans la lutte contre le régime. La jeune fille décide de suivre son grand amour quoi qu’il advienne…
Je ne regrette rien de ma jeunesse est le premier long-métrage que Kurosawa tourne après la fin de la Seconde Guerre mondiale, durant une période de troubles au sein de la Toho (un des plus grands studios japonais). Cette œuvre, qui retrace sous forme de fresque la résistance de la jeunesse intellectuelle japonaise de 1933 à 1945, s’avère être l’un des rares films ouvertement politiques de Kurosawa. Il s’est pour cela inspiré de deux faits réels : la démission contrainte et forcée d’un professeur d’université pour ses opinions prétendument communistes, et l’affaire Ozaki, un antimilitariste accusé d’être à la solde des Soviétiques.
Mais Je ne regrette rien de ma jeunesse est avant tout un incroyable portrait de femme, fait rare dans la carrière de Kurosawa dont l’univers – et surtout les premiers rôles – est essentiellement masculin. Le personnage de Yukie est admirablement interprété par l’immense actrice Setsuko Hara – qui fut notamment la muse d’un autre grand cinéaste japonais, Yasujiro Ozu – bouleversante dans le rôle d’une femme qui aspire à de plus grands desseins que ceux que la société a à lui offrir. Yukie est une figure féministe avant l’heure dans un pays où la place de la femme est encore loin d’être prépondérante.