GRAVE

Le menu de ce premier film d’une jeune réalisatrice française – qui fait avec succès la tournée des festivals, de la Semaine de la Critique cannoise au Festival du Film Fantastique de Gérardmer en passant par le Festival International du Film Grolandais de Toulouse – est pour le moins alléchant : une base de teen movie, mijotée dans le jus du traditionnel bizutage des premières années d’une école vétérinaire et relevée d’un soupçon de film de genre. Le mélange de ces ingrédients disparates se révèle particulièrement savoureux, comme si le Riad Sattouf des Beaux gosses se mêlait à l’obsession charnelle de David Cronenberg dans une métaphore horrifique du désir adolescent. Julia Ducournau concocte avec Grave un film inclassable et excitant, qui se joue des clichés avec un talent certain, une pincée d’humour... et un doigt de sadisme.

Dans la famille de Justine tout le monde est vétérinaire et végétarien. À 16 ans, elle est une adolescente surdouée sur le point d’intégrer l’école véto où sa sœur aînée est également élève. À peine installée, elle ne peut échapper au bizutage comme rite de passage. Mais s’il y a bien une chose dont elle ne se sent pas capable, c’est de manger de la viande crue sous la contrainte. Pourtant, un rein de lapin plus tard, débute une passion dévorante…