ERASERHEAD
Du 15/02/2017 au 12/03/2017
Œuvre mythique qui a longtemps tourné dans le milieu des Midnight Movies, ce premier film de David Lynch était aussi le préféré de Stanley Kubrick. Et pour cause ! Il reste d’une beauté formelle presque indépassable. Parfois associé au genre body horror, pièce maîtresse de la culture post-punk/cold/industrielle de la fin des années 1970, l’influence de ce poème visuel a été phénoménale. Commencé en 1971, le tournage s’étalera sur six ans. Inspiré par l’environnement industriel de la ville de Philadelphie, Eraserhead répond surtout à la logique onirique, ou plutôt cauchemardesque. Un homme aux cheveux électriques doit s’occuper de sa progéniture monstrueuse dans un décor déprimant. Surréalisme, symbolisme érotique et horrifique, le film peut se prêter à toutes formes d’interprétations. Certains y virent une matérialisation des angoisses de la paternité. D’autres y ont perçu le parcours d’un homme introverti qui se confronte à son inconscient pour ne plus être un personnage passif. De plus, Lynch livre suffisamment de clés narratives pour lui donner une force émotionnelle unique.
Les effets spéciaux (les rumeurs continuent d’aller bon train sur l’origine du bébé), la complexité de la bande-son (une symphonie dark ambient superbe), les personnages comme issus d’un freakshow (ah, la dame du radiateur et ces vieux airs d’orgue réverbérés évoquant un croisement entre Freaks et Carnival of Souls...) et les délires sexuels hallucinés se teintent d’une mélancolie toujours plus grande face à ce personnage aliéné qui échappe au monde par le rêve. C’est profondément triste et tellement magistral qu’aucune des œuvres suivantes du maître de l’étrange n’atteindra cette excellence. Lynch dit lui-même que ce film a été « la plus belle chose de sa vie ».
(Maxime Lachaud)
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