CARMINA !

Carmina, c’est un personnage, dans tous les sens du terme ! Elle a une telle présence à l’écran que, d’emblée, elle intrigue, elle trouble, elle peut nous emmener dans le meilleur comme dans le pire. Elle est grosse, très maquillée et fume cigarette sur cigarette. Quand elle parle, elle est parfois interrompue par de fortes quintes de toux. Elle prend les épreuves les unes après
les autres et trouve toujours des solutions : c’est une matronne.

Le film commence avec la mort de son mari... Mort soudaine, inexplicable. Le défunt reste assis dans le fauteuil du salon. Carmina appelle sa fille à la rescousse, celle-ci arrive, découvre l’affaire et fond en larmes, se jetant sur le téléphone pour appeler les secours... Mais Carmina l’arrête dans son élan. Presque froidement, elle demande à sa fille de s’asseoir et, calmement, lui explique la situation. Son mari devait recevoir une prime lundi matin. Nous sommes vendredi soir. Si son décès est acté maintenant : adieu la prime !

Le film, c’est l’histoire de ce week-end. On ne sait jamais cerner complètement les intentions de Carmina, elle semble exactement savoir ce qu’elle fait mais réajuste en permanence ses décisions, intègre les problèmes de ses enfants, gère les intrusions des voisins, elle assume sur tous les fronts. Et parfois, elle se confie... à son perroquet, et à son défunt mari... Tous ces moments mis bouts à bouts nous amènent à découvrir cet étrange personnage, et ses intentions... Le film est porté par une forme d’urgence mais n’omet pas une grande part de tendresse car Carmina est d’une générosité incroyable. Le film est drôle, touchant, grave aussi, et au bout du compte, cette sacrée Carmina impose le respect !