WHITE RIOT
Du 05/08/2020 au 25/08/2020

Royaume-Uni, fin des années 70. L'extrême droite britannique, nationaliste et ouvertement raciste, connaît un essor sans précédent. Elle peut d'ailleurs compter sur des soutiens inattendus : David Bowie tient des propos polémiques alors qu'Eric Clapton se déclare ouvertement pro-Enoch Powell – député conservateur connu pour ses positions anti-immigration – et prévient ses fans que la Grande-Bretagne est en train de devenir une « colonie noire ». Les agressions racistes et les provocations policières se multiplient. Face à ces tensions sociales et ethniques, un groupe d'artistes et d'activistes menés par le photographe Red Saunders créent le mouvement Rock Against Racism (RAR). Leur premier fait d'armes est une lettre ouverte à Clapton dans le magazine NME qui se termine par un post-scriptum plein d'ironie : « Qui a tiré sur le shérif, Eric ? Certainement pas toi ! ». Rock Against Racism se lance ensuite dans l'organisation de concerts mêlant artistes blancs et noirs et dans l'édition du fanzine Temporary Hoarding. Porté par l'énergie du punk, ce mouvement va multiplier les projets. Accompagnés par les groupes The Clash, Steel Pulse, Tom Robinson ou encore Sham 69, Rock Against Racism choisit l'art et la musique pour sonner la révolte !
White Riot – titre du premier single contestataire des Clash – nous dévoile un pan méconnu de l'histoire britannique, qui résonne particulièrement avec l'actualité. Rubika Shah parvient à retranscrire la fougue et l'énergie qui habitaient alors les membres de RAR et ceux qui les suivaient. Elle donne également vie – grâce à l'animation – aux magnifiques pages de Temporary Hoarding dont le graphisme impressionne encore aujourd'hui, plus de quarante ans après. Une aventure exaltante qui, au son des rythmes punk, rock ou reggae, réconcilie toutes les communautés d’un pays en crise : « Love music ! Hate racism ! ».