UN PEUPLE ET SON ROI

Après Versailles et L'exercice de l'état, Pierre Schoeller revient avec une fresque ambitieuse se déroulant dans un Paris agité et affamé, en plein cœur de la Révolution. Des lendemains de la prise de la Bastille en 1789 à l’exécution de Louis XVI trois années plus tard, nous voilà plongés dans les prémices de la République. Le film entremêle les voix d’hommes du peuple et de figures historiques – et fait la part belle aux femmes, plus de 150 ans avant qu'elles n'obtiennent à leur tour le droit de vote. Sur un pied presque d'égalité, tout-e-s ont leur mot à dire, quelle que soit leur classe sociale. Ensemble, ils et elles forment un peuple bouillonnant, qui discute et se bat, continue de vivre tant bien que mal et nourrit les mêmes espoirs que les grands penseurs de l'époque (Danton, Robespierre, Marat...). Leur lieu de rencontre est la toute jeune Assemblée Nationale : ils y décident du sort d'un Roi trop incertain, réclament des droits et bousculent les conventions.

Viscéralement politique et doté d'un casting majestueux, Un peuple et son roi superpose peu à peu des visages actuels connus sur des personnages non moins célèbres : Louis Garrel en Robespierre, Laurent Lafitte en Louis XVI, Adèle Haenel et Izia Higelin en lavandières, et bien d'autres... On se laisse rapidement embarquer dans ces images aussi soignées que des tableaux d'époque, au détour de séquences tumultueuses d'assemblées particulièrement réussies. On se remémore alors ces événements historiques déterminants, méticuleusement documentés, et on pense indéniablement à ce qu'est devenue la République aujourd'hui...