UN PARFAIT INCONNU
Du 29/01/2025 au 18/02/2025
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LUNDI 3 FÉVRIER À 20H
Cosmo-Club : séance suivie d’une discussion animée par Adrien Lacombe, médiateur cinéphile. Partagez vos impressions et découvrez les coulisses du film.
(achetez vos places dès le 18/01)
Dans la grisaille de janvier, un jeune autostoppeur muni d'un simple sac et d'une guitare débarque à New York. Il s’appelle Bob Dylan et est venu visiter la légende du folk Woody Guthrie. À son chevet, se trouve une autre figure emblématique de la musique folk : Pete Seeger. Celui-ci prend Dylan sous son aile. Circonscrit aux années 1961 à 1965, la suite consiste en une série d’épisodes clés unis par de belles ellipses organiques : le premier enregistrement frustrant ; l’histoire d’amour avec « Sylvie » et celle, « concurrente » à maints égards, avec la chanteuse Joan Baez ; la sortie soudaine de l’anonymat ; les jalousies et trahisons, les amitiés aussi...
James Mangold, routier du genre biographique dont on se souvient notamment du Walk the line sur Johnny et June Carter Cash, offre à cette histoire un raffinement discret. Un parfait inconnu est intimiste, y compris lors des scènes de concerts au Newport Folk Festival : cet événement occupe une place narrative importante, le goût de l’expérimentation de Dylan lui ayant valu la réprobation des puristes du folk qui l’avaient initialement plébiscité. La proximité de la caméra, la reconstitution d’époque précise sans être ostentatoire et, surtout, la performance vocale, musicale et dramatique de Timothée Chalamet, créent une immédiateté telle qu’on a l’impression de vivre l’Histoire en direct. Pour revenir sur la composition épatante de Chalamet, il réussit à imposer une présence et une sensibilité tout en maintenant une opacité : Dylan demeure une énigme. Dans n’importe quel autre drame biographique, cela aurait été frustrant ; venant d’un film consacré à Bob Dylan, c’est brillant.
(D'après François Lévesque • Le devoir)