UN JOUR SANS FIN
Du 10/08/2022 au 23/08/2022
COPIE NUMÉRIQUE RESTAURÉE
Présentateur météo égotiste et exaspéré, Phil Connors ne songe qu’à repartir au plus vite de Punxsutawney, ville de « bouseux » dans laquelle il a été envoyé pour couvrir la traditionnelle – mais non moins ridicule – Fête de la Marmotte. La neige l’oblige bien malgré lui à dormir sur place. Le lendemain, Phil découvre avec horreur qu’il est condamné à revivre indéfiniment la même journée…
La réussite d’un film se mesure parfois à sa manière de transformer pour toujours la perception d’un lieu, d’un objet, d’une personne. Dans Un jour sans fin, cela commence par une chanson, I got you babe de Sonny and Cher, ritournelle connue qu’on ne peut plus écouter sans s’esclaffer. Elle sert ici d’introduction au cauchemar perpétuel du pauvre Phil. Bill Murray excelle dans ce traquenard temporel qui transforme la vie en gamme de répétitions mais aussi de possibilités. Il n’est jamais autant lui-même que dans la dérision, le détachement. Sceptique, dupe de personne, il semble toujours déplacé, il dérange ou on le dérange sans cesse. Pas synchrone, c’est son problème. Il apprend pourtant au fil de son voyage immobile à se détendre, à s’ouvrir, à aimer. Au début mufle sardonique, il finit bon samaritain. Intelligent et vertigineux, le scénario de ce piège temporel offre toutes sortes d’hypothèses et de mises en abyme, sans toutefois brider l’action. Un film qui fait réfléchir et qui rend heureux en même temps ? Chapeau !
(D'après Jacques Morice • Télérama)