UN JOUR NOUVEAU
Du 14/06/2017 au 02/07/2017
Téhéran. Un chauffeur de taxi s’apprête à déjeuner dans son véhicule lorsqu’une femme, visiblement à bout de forces, lui demande de la conduire à l’hôpital. Il accepte, touché par sa détresse : elle est très mal en point et enceinte jusqu’aux yeux... Pourtant elle est seule, et une femme ne va jamais seule à l’hôpital en Iran, c’est la loi, elle doit se faire accompagner... Elle cherche à joindre quelqu’un sur le chemin sans que jamais Younes, le chauffeur, ne lui demande davantage de détails sur sa situation. Arrivés à l’hôpital, elle le charge d’aller chercher son médecin référent à l’intérieur et le voilà obligé d’endosser un rôle qui n’est pas le sien...
Ces deux personnages sont seuls mais touchants d’humanité, dans un contexte social contraignant. Sans se concerter, une forme de lien se crée entre eux, une forme de responsabilité mutuelle. Younes agit sans excès de zèle, a priori par pur altruisme. Il parle très peu, va toujours à l’essentiel, ce qui confère au film un charme discret et beaucoup de justesse renforcés par la mise en scène belle et sobre. Après une première partie centrée sur la manière dont cette situation, anodine, est jugée et fantasmée par le personnel médical, Un jour nouveau prend une autre direction pour s’approcher peu à peu de la fragilité du personnage principal. Ses motivations dépassent peut-être le simple acte de solidarité gratuit... Le cinéma iranien est décidément toujours aussi incisif et efficace dans sa description sans concession d’une société pleine de contradictions. Ce petit film en est une nouvelle preuve.