TULLY

Le film commence dans une bulle de douceur : Marlo brosse le corps de son enfant, Jonah. Brutalement, le quotidien effréné reprend son cours. Jonah a des troubles comportementaux, une grande sœur et la naissance d'une petite sœur est imminente. Déjà dépassée, Marlo sait que tout sera encore plus compliqué... Elle n'a pas tort ! À l'arrivée de Mia, Marlo – jouée par la splendide Charlize Theron au corps de nouveau transformé, comme pour Monster – est épuisée, au bord de la crise de nerfs et passe ses insomnies devant une drôle d'émission de TV réalité. Le montage reproduit impitoyablement le rythme rapide et répétitif de la vie avec bébé : se lever encore et encore dans la nuit pour le nourrir, le changer, l'endormir... Sans lui en vouloir, Marlo ne compte pas sur son mari pour la suppléer – aimant mais peu présent, il semble totalement déconnecté de cette réalité. Son frère, lui, mène une vie parfaite avec sa femme et ses enfants. Leur modèle de sainteté est énervant mais ils ont les moyens d'offrir une « nounou de nuit » à Marlo. D'abord réticente, elle finit par accepter : débarque alors Tully, jeune et sublime, libre et sage à la fois, incroyablement douce avec les enfants comme avec Marlo. Elle va l'aider à ré-aimer sa vie de famille et à rendre les choses possibles, comme avant, avec joie, cupcakes et bonne humeur.

À la manière de Juno, mais en s'intéressant cette fois-ci à ce qu'il se passe après la grossesse, Jason Reitman et la scénariste Diablo Cody abordent la maternité – et tellement d'autres choses – avec beaucoup d'humour et de finesse. Ils proposent comme à leur habitude des personnages loin des clichés, des dialogues incisifs et un film percutant.