THE RIDER

GRAND PRIX, FESTIVAL DU FILM AMÉRICAIN DE DEAUVILLE 2017

ART CINÉMA AWARD, QUINZAINE DES RÉALISATEURS 2017

Chloé Zhao a passé quatre ans au cœur de la réserve de Pine Ridge dans le Dakota du Sud, pour la préparation de son premier film. Les chansons que mes frères m'ont apprises était une œuvre hybride, proche du documentaire, une sorte de fiction en immersion dans une famille indienne Lakota. Pendant ses repérages, elle a rencontré Brady, un cow-boy passionné de rodéo, comme de nombreux jeunes de la réserve. Son talent et son parcours prometteurs ont été interrompus brutalement par une chute de cheval qui aurait pu lui être fatale. Le constat des médecins a été sans appel : il ne survivrait pas à un autre accident et devait arrêter le rodéo.

Brady est le sujet de ce nouveau film et le procédé de Chloé Zhao reste le même : faire jouer ses personnages par les protagonistes dont elle s'est inspirée. Elle arrive ainsi à créer une forte empathie entre le spectateur et ce cow-boy déchu. Que faire quand on ne peut plus accomplir sa destinée ? Ces jeunes hommes semblent être nés pour réaliser le rêve de l'Amérique et faire perdurer ses représentations. Comment Brady peut-il accepter d'abandonner l'activité qui le fait vibrer, qui le définit au sein de la communauté mais aussi en tant qu'homme, dans un environnement très marqué par le genre comme donnée constituante de l'individu ? On achève bien les chevaux lorsqu'ils ne sont plus capables de courir... The rider est à la hauteur des attentes suscitées par le premier film ambitieux et très réussi de la jeune réalisatrice : il nous immerge dans cette communauté, au cœur de splendides paysages baignés par une lumière dont la douceur fait contraste avec la tragédie intime vécue par Brady. Magnifique, tout simplement.