TERRIFIER 2

INTERDIT AU MOINS DE 16 ANS

Une obsession pour les clowns ? Inutile d’avoir vu le premier épisode pour comprendre – et apprécier à sa juste valeur – ce deuxième volet, dans lequel Art le Clown revient dans la ville de Miles County et prend pour cible une bande de jeunes le soir d'Halloween. Chose rare dans le cinéma actuel, ce second opus s’est rapidement transformé en phénomène culte outre-Atlantique, sacrant l’aura cauchemardesque de son personnage, propulsé comme une relecture cinglée du fameux boogeyman. Sourire diabolique et regard fixe, la bonhommie de façade du clown Art préfigure les pires sévices, pervertissant la logique des soirées Cosplay dans lesquelles les jeunes se retrouvent projetés dans des situations surréalistes et cauchemardesques.

Damien Leone construit un jeu de piste parfaitement scénographié jusque dans un parc d’attractions : la violence graphique à l’excès et le sadisme trash permettent de sonder peurs primales et pulsions dévastatrices extrêmes, jouant sans filtre avec les traumas récurrents de l’Amérique. Fidèle à la tradition des suites qui doublent l’essai pour forger leur propre mythologie, Terrifier 2 démontre que la création d’un archétype négatif appelle de facto l’éclosion d’une héroïne badass mémorable. Pur délire Grindhouse surjouant les codes de série Z et l’art des trucages à l’ancienne, ce film est un labyrinthe d’effets spéciaux mécaniques, véritable musée des horreurs 100% analogique. Entièrement imbibé de synthétiseur, de citations et d’échos – à Argento, Bava, Carpenter, Craven, Hopper… – et finalement indissociable de toutes les pellicules qui ont pu l’inspirer, ce concentré d’atmosphère authentiquement 80s va ravir les nostalgiques de l'époque. Si vous êtes en quête du film d’horreur ultime retrouvé par hasard sur une vieille VHS, Terrifier 2 est fait pour vous.