SYMPATHIE POUR LE DIABLE
Du 27/11/2019 au 16/12/2019
D’après le roman de Paul Marchand
« Journaliste, je devais raconter avec des mots de ruines, dans une langue inachevée, que les guerres ne sont rien d’autre qu’un peu de bruit sur beaucoup de silence, un fracas passager quand le silence devient trop insupportable… Un rêve de monde meilleur, même si le rêve est obscène et turbulent. » Paul Marchand
Après notre coup de cœur pour Camille, photographe en Centrafrique pendant la guerre civile en 2013, Sympathie pour le diable propose un autre regard sur cette place si particulière du journaliste immergé dans un conflit dont il n’est pas partie prenante. L’action se déroule vingt ans plus tôt, pendant la guerre de Bosnie-Herzégovine, et la mise en scène rend sensible cette ambiance si particulière des années 90.
Adapté du roman autobiographique de Paul Marchand, le film relate les dix huit mois pendant lesquels il a été reporter pour les radios francophones au cœur du siège de Sarajevo. Comment rester émotionnellement neutre face à l’injustice d’une guerre et à l’inaction de la communauté internationale ? Sympathie pour le diable montre bien ce basculement de l’objectivité journalistique vers une implication personnelle et concrète. Paul Marchand faisait partie des impertinents par rapport aux autres et même vis-à-vis du conflit en cours. Les messages qu’il arborait sur sa voiture – tels que « don’t waste your bullet, I’m immortal » : ne gaspillez pas vos balles, je suis immortel – ont participé à le rendre célèbre. Le sentiment d’être inutile devant l’horreur et les injustices fera basculer le personnage et l’enjoindra à prendre parti. Sympathie pour le diable tente de faire percevoir ce changement et les émotions ambivalentes qui y sont attachées. Un film immersif et fort, qui ne laissera personne indifférent !