SWEAT

SÉLECTION OFFICIELLE • FESTIVAL DE CANNES 2020

Sylwia est blonde, belle, sportive, énergique. Elle est, surtout, sa propre marque. Coach sportive à succès, elle publie en permanence son quotidien sur les réseaux sociaux : ses cours de fitness bien-sûr, mais aussi ses repas, la réception des colis de ses sponsors, la montée des escaliers de son immeuble... jusqu'à ses états d'âmes. Cela lui vaut d'ailleurs les remontrances de ses marques « partenaires » qui n'apprécient guère d'être liées à une image plus mélancolique. C'est là tout le paradoxe : la popularité de Sylwia repose aussi sur la relation intime qu'elle tisse de post en post avec ses followers et qui prend de plus en plus de place dans sa vie. Car en dehors de cette activité chronophage et de cet amour virtuel, Sylwia est seule et peu soutenue par ses proches.

Que vous soyez ou non assidus des réseaux sociaux, vous avez dû entendre parler de celles et ceux qu'on appelle influenceuses ou influenceurs. Suivies par des centaines de milliers de personnes – souvent jeunes – elles se filment sans cesse et assènent leurs opinions ou leurs mantras dans une forme d'exhibitionnisme permanent, mêlant sincérité et business. En s'inspirant du compte d'une coach sportive pour construire le personnage de Sylwia, Magnus von Horn a choisi de montrer ce qui se passe dans son existence au moment où elle éteint son téléphone et arrête de se mettre en scène. Sweat décrit alors froidement et sans moquerie un monde impitoyable et fascinant, dans lequel Sylwia se débat avec des injonctions contradictoires et des followers parfois envahissants – et inquiétants : une plongée passionnante et inconfortable dans un brand new world aussi addictif que troublant.