SONS
Du 10/07/2024 au 30/07/2024
COMPÉTITION OFFICIELLE • BERLINALE 2024
Dans un centre pénitentiaire, Eva est une gardienne remarquable. Âgée d’une cinquantaine d’années, elle salue tous les matins chaque prisonnier ; avenante et disponible, elle les aide dans leurs travaux personnels et donne des cours de yoga. En maîtrisant pleinement sa profession après de longues années d'expérience, Eva insuffle son état d'esprit dans la maison d'arrêt, une sérénité bienvenue dans ce cadre enfermé et sinistre. Elle y est comme une mère, mais une mère qui va s’éloigner de ses fils. Un jour, elle voit débarquer un jeune homme, tout juste transféré au quartier de Haute Sécurité. Obsédée par ce nouveau venu, elle manoeuvre pour être mutée dans la même unité, la plus violente et dangereuse de l’établissement.
Gustav Möller est arrivé sur nos écrans avec le prodigieux The guilty dans lequel nous suivions un policier opérateur d’un centre d’appels prenant à coeur une affaire, au risque d’en perdre la raison. Avec son deuxième long-métrage, il continue d’explorer l’enfermement humain dans un système où coexistent les valeurs contraires. Entre la matonne et le détenu, le cinéaste installe un trouble ; les deux personnages pourtant aux antipodes l’un de l’autre se retrouvent traités sur le même plan, habités par une violence contenue que le cinéaste nous fait ressentir. Sons est rythmé par les tensions, celles qui rendent floues les barrières morales. Jamais nous ne quittons les personnages de l’appareil carcéral, retenus par le film dans un format carré et claustrophobe qui sublime les longs couloirs étroits menant à l’obscurité. Si le système pénitentiaire voue des vertus rédemptrices, l’espoir y demeure insaisissable.