SEULE LA TERRE
Du 06/12/2017 au 16/01/2018
Johnny travaille du matin au soir dans la ferme de ses parents, sur les terres peu hospitalières du Yorkshire. Ce labeur quotidien est pour lui un devoir, celui de garantir la survie de la propriété familiale alors que l’état physique de son père ne lui permet plus d’en assumer la charge. Chaque jour lui amène son lot de corvées mais aussi de remarques blessantes de la part de ses parents qui lui reprochent de ne pas s’impliquer suffisamment et de rentrer trop tard – et trop alcoolisé – chaque soir. Car après ses longues journées d’un travail harassant, Johnny noie sa frustration au pub du village, à grands renforts de pintes de bière et d’aventures (homo)sexuelles sans lendemain. Quand Gheorghe, immigré roumain, est embauché comme saisonnier pour l’aider dans la période d’agnelage, Johnny l’accueille d’abord froidement. Le temps passé ensemble et l’âpreté de la terre vont peu à peu rapprocher les deux hommes, ouvrant Johnny à des émotions qu’il avait jusqu’alors mises de côté...
Seule la terre s’impose comme une évidence, trouvant ce difficile équilibre entre l’aridité des paysages et la richesse des sentiments qu’il dévoile avec pudeur et sensibilité. Plus que l’histoire d’une relation homosexuelle dans un milieu où elle pourrait être difficile à accepter, le film de Francis Lee raconte avant tout l’apprentissage de l’amour et de la tendresse. Une tendresse qui naît entre les deux protagonistes principaux puis touche les autres personnages et se retrouve également dans le quotidien du travail à la ferme. Une tendresse qui s’installe en douceur, jusqu’à irradier au cœur du brouillard et de la grisaille anglaise, emplissant Seule la terre d’une émotion brute et intense. Une découverte poignante, récompensée à juste titre dans de nombreux festivals : Grand Prix au Festival du Film britannique de Dinard, Prix de la Mise en scène au Festival de Sundance, Prix du Meilleur réalisateur et du Meilleur acteur au Festival de Saint-Jean-de-Luz.