SAIGNEURS

Dans l’abattoir de Vitré (Ille-et-Vilaine) une centaine d’ouvriers doivent chaque jour tuer, saigner, dépecer, découper cinq cents bovins et mille quatre cents veaux. Les deux réalisateurs ont passé un an auprès de Steeve et ses collègues afin de les filmer et s’entretenir avec eux.

Cette cadence infernale et la pression du rendement rend les accidents graves beaucoup trop fréquents. La répétition des actions du travail à la chaîne abîme peu à peu les employés jusqu’à les « casser ». Le cadrage serré et la juste alternance entre images du travail et entretiens évite au film de tomber dans le sensationnalisme. On réalise alors que la souffrance présente dans ce genre d’endroit n’a aucune limite et imprègne aussi bien l’animal que l’homme : un système qui permet cela ne respecte ni l’un ni l’autre.