ROSIE DAVIS
Du 13/03/2019 au 02/04/2019

Rosie Davis et son mari forment avec leurs quatre enfants une famille modeste mais heureuse. Le jour où leur propriétaire décide de vendre leur maison, leur vie bascule dans la précarité : la gestion de l’urgence devient tellement chronophage qu’elle entrave la recherche de solutions à long terme.
Le film aborde son sujet modestement et c’est ce qui en fait une réussite. Il appréhende une situation très peu évoquée au cinéma, celle d’une famille dans ses premiers moments « à la rue ». De manière très naturaliste, sans insister sur l’émotion inévitablement présente dans le récit, cette réalité nous est montrée via les actions les plus quotidiennes : faire la lessive chez une amie, manger dans une chambre d’hôtel qu’on partage à six, faire les devoirs après l’école... Sans logement, tout est compliqué. C’est d’ailleurs avec une énergie colossale que Rosie appelle chaque jour la liste des hôtels que lui a fournie la mairie, espérant – au moins pour le soir même – trouver un toit et faire dormir ses enfants dans un lit... Elle et les siens sont victimes d’une logique absurde : la précarité est un cercle vicieux qui n’épargne personne, même les familles les plus ordinaires et équilibrées. Pour autant, la force du film est de toujours préserver la dignité de ses personnages, notamment par de très beaux moments de complicité familiale, mais aussi dans la manière dont ils se battent chaque jour pour sortir de cet engrenage. Rosie Davis est une œuvre bouleversante et nécessaire.