RÉPARER LES VIVANTS
Du 01/11/2016 au 06/12/2016
D'après le roman de Maylis de Kerangal (éditions Gallimard)
Il n’est jamais simple d’adapter un roman à l’écran, de retranscrire en images l’émotion transmise par l’écriture, de trouver un langage cinématographique qui soit à la fois fidèle au roman et propre au film. Dès les premières images de Réparer les vivants, on sent que la jeune réalisatrice Katell Quillévéré – dont on avait beaucoup aimé Un poison violent et surtout Suzanne – s’est approprié le roman de Maylis de Kerangal. La séquence d’ouverture est magnifique : des jeunes garçons se rejoignent au petit matin pour prendre la route jusqu’à l’océan et aller surfer aux premières lueurs de l’aube... Les images sont belles, les visages heureux, mais une tension s’installe imperceptiblement, jusqu’à ce que la route du retour happe littéralement les jeunes surfeurs. Parmi eux, Simon, que nous retrouvons alors sur un lit d’hôpital et autour duquel vont se croiser les différentes histoires qui habitent ce film : celle des parents de Simon bien-sûr, mais aussi celles du personnel de l’hôpital, ainsi que l’histoire d’une femme malade, qui attend une potentielle greffe de cœur.
Si ces trajectoires s’entrechoquent sur un temps très court, la mise en scène de Katell Quillévéré est d’une infinie douceur : elle sait aborder ces sujets graves frontalement, mais avec sobriété et pudeur. Et elle préfère traiter l’urgence des situations non pas comme une course contre la montre, mais comme une suspension du temps, une attente. Son film est à la fois terre-à-terre et aérien, il est surtout terriblement beau.