REBEL DYKES

Rebel Dykes (« dykes » vient du jargon britannique et signifie lesbienne) nous propulse dans l’Angleterre explosive des années 80/90, en plein cœur de la scène punk lesbienne. On y suit les péripéties d’une bande de femmes ultra-soudées : elles se sont rencontrées au camp pour la paix de Greenham Common et sont devenues artistes, performeuses, musiciennes et militantes. Au milieu du climat délétère instauré par le gouvernement Thatcher, elles nous racontent comment leur communauté s’est affirmée autour de l’art, du  politique et du sexe dans le Londres underground de cette époque.

Au carrefour de plusieurs techniques, ce documentaire est un mélange enivrant d’animation, d’images d’archives et d’interviews. En immersion constante dans cette révolution politique, artistique et militante – menée par la scène punk et post-punk féministe – Rebel Dykes soulève des sujets très novateurs pour l’époque. Entre la trans-inclusion, les liens farouches de familles choisies, le SIDA ou encore l’opposition aux missiles nucléaires de l’OTAN, rien n’est éludé. C’est là que se trouve la question centrale de ce film : comment exister et enfin être reconnu ? Quelques brefs éléments de réponses : en descendant en rappel dans la Chambre des Lords ou en envahissant les studios de la BBC, par exemple. Pour le reste, tout est dans ce documentaire ; plus que d’expliquer les actions d’une génération passée, il prouve bien que ses combats ont inspiré les suivantes.