POP AYE

Thana est un architecte expérimenté. Il a notamment construit un centre commercial à Bangkok il y a une trentaine d’années, qui était à l’époque la pointe de l’architecture moderne. Mais aujourd’hui, ce bâtiment – jugé dépassé – va disparaître, remplacé par un autre plus dans l’air du temps... Rapidement évincé du nouveau projet par les jeunes de son agence, peu soutenu par sa femme, Thana erre dans les rues de Bangkok sans trop savoir ce qu’il recherche... Lorsqu’il croise la route d’un éléphant, il est persuadé de reconnaître Pop Aye, un pachyderme qu’il avait recueilli quand il était enfant. Il se met alors en tête de le ramener chez lui, dans le village où ils grandirent ensemble.

Pop Aye est un parcours initiatique (il n’y a pas d’âge pour ça, puisque Thana approche de la cinquantaine). Abandonner sa femme, son confort et ses habitudes va permettre à Thana de revenir à l’essentiel, de retrouver sa propre humanité et des valeurs oubliées dans le tourbillon de sa vie moderne. Pop Aye lui impose un rythme lent tout au long de cette route, faite de rencontres et d’obstacles improbables. À la fois compagnon familier et fantasme du retour à l’enfance, l’éléphant joue le rôle rassurant de l’inébranlable sur lequel Thana peut s’appuyer au moment où tout le reste se dérobe sous ses pieds. Morcelant sa chronologie au gré des humeurs et sentiments de son personnage principal, le film oppose deux Thaïlande : d’un côté, celle d’une société mondialisée, envahie par la consommation et une modernité dénuée d’humanité, et de l’autre, celle de Pop Aye, un environnement qui fait la part belle à la solidarité et à la bienveillance.