LOURDES
Du 12/06/2019 au 01/07/2019
Le rocher de la grotte de Lourdes est caressé par des dizaines de millions de personnes qui y ont laissé l’empreinte de leurs rêves, leurs attentes, leurs espoirs et leurs peines. À Lourdes convergent toutes les fragilités, toutes les pauvretés. Le sanctuaire est un refuge pour les pèlerins qui se mettent à nu, au propre – dans les piscines où ils plongent dévêtus – comme au figuré – dans ce rapport direct, presque charnel à la Vierge. Aucune tristesse ne se dégage de l’énumération de ces parcours fracassés. Elle est, au contraire, avantageusement remplacée par une solidarité évidente, d’autant plus frappante qu’elle est ailleurs devenue si rare.
Issus de tous les coins de France et de toutes les catégories sociales, les malades sont unis par le même besoin viscéral d’espérer. Une mise en scène délicate atténue la lourdeur des tragédies relatées et réussit même à occulter ces invalidités, dérangeantes pour nos yeux accoutumés à la dictature de l’apparence, et parvient à nous époustoufler, à partir d’une atmosphère qui suscite admiration et émotion. Si les réalisateurs font le choix de privilégier la condition humaine plutôt que la dimension spirituelle, la religion s’invite pourtant de manière décomplexée, par l’intermédiaire d’un jeune curé chaleureux et décontracté dont le franc-parler savoureux fait allègrement voler en éclats les clichés d’une religion chrétienne compassée. En accrochant tous ces morceaux de vie tragi-comiques les uns aux autres, Lourdes ne se contente pas de donner la parole à ceux que la société préfère habituellement cacher, mais en profite pour clamer haut et fort que face à l’adversité, l’union fait la force. Le film se transforme ainsi en un hymne au pouvoir de réconfort du vivre ensemble.
(D’après Claudine Levanneur • avoir-alire.com)