LIBRE
Du 26/09/2018 au 30/10/2018
SÉLECTION OFFICIELLE, HORS COMPÉTITION • FESTIVAL DE CANNES 2018
Cédric Herrou est devenu une figure de la résistance à la politique anti-migratoire de la France et plus largement de l'Europe. Depuis sa modeste ferme dans la vallée de la Roya, près de Nice et de la frontière italienne, il a aidé des centaines de migrant-e-s, en leur offrant refuge sous son propre toit puis en les accompagnant dans leurs démarches de demande d'asile. Le point de départ de son combat a été la réalité du terrain, des dizaines de personnes arrivaient chez lui, jour après jour, affamées et épuisées, certaines très jeunes... Rapidement, il s'est aperçu que la préfecture des Alpes maritimes était totalement hors la loi dans la gestion de l'arrivée de ces réfugié-e-s, puisque les mineurs étaient systématiquement renvoyés à la frontière italienne au lieu d'être pris en charge par la France, et que les majeurs n'avaient pas la possibilité de déposer leur demande d'asile avant d'être eux aussi renvoyés en Italie...
Michel Toesca, réalisateur et ami de Cédric, a commencé à tourner ce documentaire pour témoigner de cette réalité, avant même que son protagoniste ne soit inquiété par la justice. Il y raconte une aventure humaine, la nécessité éthique de la solidarité et l'absurdité d'une loi qui en fait un délit. Porté devant les tribunaux, ce « délit de solidarité » est revendiqué haut et fort par Cédric Herrou, affirmant plus que jamais sa liberté de penser et d'agir pour une cause humaine et juste. Un bel exemple à suivre.
Le 6 juillet dernier, le Conseil constitutionnel a consacré « le principe de fraternité », au nom duquel une aide désintéressée au « séjour irrégulier » des étrangers ne saurait être passible de poursuites. « Une grande victoire, un rappel aux valeurs de la France » pour Cédric Herrou.