LES GARDIENNES

Les gardiennes est un roman écrit en 1924 par Ernest Pérochon (prix Goncourt en 1920 pour Nêne). Moins de dix ans après la fin de la Première Guerre Mondiale, il se penche sur le sort des femmes, restées loin des champs de bataille, qui ont continué à travailler la terre en attendant le retour d’un mari, d’un fils ou d’un frère. Ces paysannes ont non seulement maintenu l’activité de leurs fermes mais elles ont également participé à leur modernisation en investissant dans des machines agricoles pour les soutenir. Une révolution silencieuse et méconnue, aujourd’hui transposée sur grand écran.

1915. À la ferme du Paridier, Hortense a vu ses deux fils partir pour le front. Dans l’insoutenable attente du dénouement d’une guerre qui devait être éclair et ne cesse de s’embourber, elle tient à bout de bras l’exploitation familiale, aidée par sa fille qui espère le retour de son mari mobilisé. Les deux femmes décident d’engager une jeune fille de l’assistance publique pour leur prêter main-forte, Francine, qui pense alors avoir enfin trouvé une famille. Mais dans ces périodes troublées, le bonheur est aussi fragile que les vies humaines...

Xavier Beauvois relate avec beaucoup de pudeur ce quotidien rythmé par le dur labeur, les permissions des hommes et l’angoisse de leur absence. Tout en retenue, il évoque les ravages de la guerre jusque dans les paysages ruraux pourtant si beaux et si loin des combats. Il offre surtout trois rôles intenses à trois magnifiques actrices : Nathalie Baye et Laura Smet, mère et fille à la vie comme à l’écran, accompagnées de la révélation Iris Bry.