LES FILLES DU SOLEIL
Du 21/11/2018 au 04/12/2018
SÉLECTION OFFICIELLE, EN COMPÉTITION • FESTIVAL DE CANNES 2018
Bahar commande une unité d’anciennes captives dans une région du nord de l’Irak, lieu de persécution des Yézidis par l’État Islamique. Elle accueille dans ses rangs Mathilde, une journaliste française qui arrive sur le théâtre des opérations au moment où tous ses confrères le quittent. Mathilde a perdu un œil – comme la journaliste britannique Marie Colvin, tuée par l’armée gouvernementale syrienne à Homs en 2012 – et a été évacuée de Syrie sur une moto – comme la journaliste française Edith Bouvier, blessée lors du même bombardement. Leur rencontre est le point de départ du film, à partir duquel l’invasion des extrémistes, le massacre des hommes, l’enlèvement des enfants et l’asservissement des femmes sont relatés en flash-backs. La narration, riche, aborde également le récit de la prise de la ville où Bahar fut capturée par les forces kurdes et celui des actions menées par cette unité féminine...
Après Bang Gang, dans lequel elle abordait les rapports entre adolescents et leur approche de la sexualité, Eva Husson s'attaque avec Les filles du soleil à un sujet fort, peu traité à l'écran : le sort des femmes yézidies devenues des combattantes armées suite aux atrocités que leur ont infligées les Jihadistes. Elle raconte leur courage et leur lutte pour la liberté, privilégiant leurs parcours personnels et leurs histoires intimes aux combats qu'elles mènent au quotidien. Avec une tonalité mélodramatique assumée, elle montre un conflit – sans le nommer, mais sa correspondance avec la réalité est évidente – dont la portée est universelle. Elle rend surtout un bel hommage aux femmes, remettant au premier plan leur rôle trop souvent oublié par l'Histoire...