LES FEMMES AU BALCON
Du 11/12/2024 au 12/01/2025
SÉLECTION OFFICIELLE, SÉANCE DE MINUIT • FESTIVAL DE CANNES 2024
Marseille, la canicule, un appartement. Trois femmes : Nicole, écrivaine pétrie de doutes ; Ruby, camgirl libre et déjantée ; Élise, comédienne au bord de la crise de nerfs. Un refuge, l'amitié, la sororité. Un balcon, un voisin ; des regards, des fantasmes. Puis l'horreur, la violence et peut-être, au bout, enfin, la liberté.
On connaît – et on aime – Noémie Merlant comédienne, elle est aussi réalisatrice. Pour son deuxième long-métrage, elle s'inspire de son vécu pour évoquer la féminité – et donc, également, la domination masculine – dans une sorte de farce punk exubérante et débridée. Elle ose le mélange des genres, l'outrance, l'humour et la violence. Elle n'a peur ni du mauvais goût, ni de la vulgarité ; elle risque le gore, l'excès, le fantastique. Les femmes au balcon commence ainsi comme une comédie almodovarienne, avant de basculer dans un trash tarantino-sudcoréen puis de faire un passage par le film de fantômes... Pour autant, tous ces effets de styles, aussi réjouissants soient-ils, ne masquent pas la volonté de la cinéaste : parler frontalement et ouvertement de l'intimité féminine, de l'oppression patriarcale, du viol et de ses conséquences. Elle souhaite surtout insuffler de l'espoir et offrir une voie vers l'émancipation et une forme de libération, onirique et poétique. Si elle pousse les curseurs à l'extrême par moments, elle trouve à l'inverse une belle subtilité à d'autres endroits. En assumant cette contradiction, elle réalise un film plein de spontanéité, d'enthousiasme et d'énergie. Une expérience cathartique qui fait rire et réfléchir, qui questionne et divertit, et qui fait, finalement, un bien fou.