LES ÉTERNELS
Du 27/02/2019 au 02/05/2019

SÉLECTION OFFICIELLE, EN COMPÉTITION • FESTIVAL DE CANNES 2018
Tel un bon vin, Jia Zhang-Ke se bonifie avec le temps, alliant toujours avec un talent fou le genre – ici le film noir –, le romanesque et les références cinématographiques à une critique acerbe de la société chinoise et de son devenir. Comme c’était le cas pour Au-delà des montagnes, Les éternels est construit en triptyque : nous suivons le destin des protagonistes pendant une vingtaine d’années, sur trois périodes distinctes séparées par de longues ellipses.
En 2001, la jeune Qiao âgée de 20 ans est amoureuse de Bin, petit chef de la pègre locale de Datong dans le Nord de la Chine. Alors qu’elle prend une arme pour le défendre d’un clan rival, elle est arrêtée et condamnée à cinq ans de prison... Ces années vont l’endurcir autant que l’éloigner de Bin. À sa sortie, elle va le chercher jusque dans la région des Trois Gorges, soit à des milliers de kilomètres, sans savoir s’il lui sera resté fidèle. Qu’importe les désillusions, Qiao restera coûte que coûte dévouée aux valeurs de sa lignée et en respectera les traditions et le code d’honneur.
Ce film est à mi-chemin entre la romance et le film de gangster. Jia Zhang-Ke traite avec énormément de grâce un milieu clandestin très célèbre en Chine et à l’origine de nombreux fantasmes : le Jianghu. La place des femmes y est mystérieuse et Zhao Tao – actrice fétiche du réalisateur – est époustouflante dans son incarnation à la fois du charme et du charisme du personnage de Qiao, particulièrement dans la désillusion et dans l’amertume. Une épopée palpitante et magnifique.