LE VEUF
Du 30/08/2017 au 09/09/2017
Homme d’affaires médiocre et dépensier, Alberto Nardi est marié à Elvira, issue d’une riche famille à la tête d’une fortune conséquente. Alors que les créanciers le harcèlent, son banquier accepte de lui prêter de l’argent uniquement si son épouse le garantit. Lassée d’éponger les dettes de son mari, celle-ci refuse et Alberto se prend à espérer un prompt veuvage...
Alberto Sordi campe ici un industriel médiocre et imbu de lui-même. Il est l’archétype du parvenu, en lutte permanente pour conserver son statut, jouant perpétuellement à l’entrepreneur audacieux sans jamais réussir à stabiliser sa position et à gagner sa légitimité. Dino Risi pose un regard féroce sur la bêtise de cette société où la réussite sociale ne repose que sur l’illusion d’un compte en banque bien rempli. Les proches « bienveillants » d’Alberto gravitent autour de lui tels des vautours prêts à n’importe quoi pour obtenir un cadeau ou un éventuel retour sur investissement.
Cette comédie douce amère nous emmène sur un registre proche de celui de Il boom (programmé en décembre dernier), dans lequel Alberto Sordi campait également un faux bourgeois obligé de mettre en place les pires stratagèmes pour combler les plaisirs dispendieux de sa femme dont il était très amoureux. Dans Le veuf, la femme en question est loin de ce cliché, bien au contraire : Elvira maîtrise parfaitement le monde des affaires et c’est bien pour cette raison qu’elle refuse de continuer à alimenter les projets fous de son mari. Le film flirte avec le burlesque et si le scénario ne préserve pas toutes les surprises, le comique de situation n’en est pas moins efficace !