LE JARDIN ZEN

« Je trouve étouffant d’être une femme au Japon et j’ai fait ce film dans l’espoir de changer cela. » Naoko Ogigami

Lorsqu’un tremblement de terre ravage le large de Honshu, la vie de Yoriko s’effondre : son mari met les voiles sans crier gare... Des années plus tard, Yoriko a soulagé son âme meurtrie en suivant les préceptes d’une secte vouée à l’eau. Sa vie et son emploi du temps sont ainsi parfaitement réglés, son intérieur immaculé, rien ne déborde ni ne dépasse. Le retour inopiné de son époux puis la visite de son fils et de sa compagne vont laisser des traces dans ce jardin zen que Yoriko tâche tant bien que mal de ne pas troubler mais dont l'entretien ne réussit plus à l’apaiser... Elle se laisse envahir par un désir de vengeance, encouragé par une de ses collègues. Subrepticement, cette nouvelle amie lui donne la force de renouer avec son corps, sa féminité, ses émotions... et les bienfaits de l’eau, sans instrumentalisation doctrinaire cette fois.

Le jardin zen est une méditation profonde sur la nature humaine et la quête de sens. Dans cette comédie noire, Naoko Ogigami aborde avec un humour merveilleusement décalé la pression silencieuse exercée sur les femmes pour qu’elles soient de bonnes épouses et de bonnes mères, à tel point que l’endoctrinement peut leur sembler un moyen de reprendre le contrôle de leur existence. L’esthétique léchée du film et le travail subtil sur la lumière soulignent le choix de la cinéaste de créer une atmosphère qui, bien que paisible en apparence, a sa part d’ombre... Mais aussi de lumière, comme en atteste le surprenant final ! (merci à Océane • hanabi.community)