LE DIVAN DE STALINE

Adapté du roman de Jean-Daniel Baltassat, Le divan de Staline raconte un épisode fantasmé (mais plausible) des dernières années de la vie de Staline. Il rejoint sa maîtresse de longue date, Lidia, lors d’un séjour de repos forcé dans un château perdu au milieu d’une forêt. Dans le bureau où il dort, il y a un divan qui ressemble à celui de Freud, dont la renommée n’est plus à faire et qui semble intriguer profondément Staline. Il propose alors à Lidia de jouer au jeu de la psychanalyse... Dans ce domaine éloigné de tout est aussi hébergé un jeune peintre, Danilov, qui attend fébrilement d’être reçu par Staline pour lui soumettre le projet d’un monument d’éternité qu’il aimerait concevoir à sa gloire. Lidia, à la fois fascinée et effrayée par Staline, partage secrètement des moments de confidence avec Danilov. Mais les secrets se font rares sur les dernières années de l’époque soviétique...

Le film, très théâtral dans sa forme, traduit bien l’ambivalence de ces personnages de pouvoir que l’âge place face à leur infinie solitude. Le personnage de Staline (étonnamment incarné par un Depardieu tout en sincérité), fatigué, semble aspirer à des rapports de confiance avec ses proches et à une introspection salvatrice, mais ne parvient jamais à se défaire de l’image que les autres lui renvoient. Sa toute puissance et ses décisions iniques le replacent sans cesse dans un rôle qu’il ne parvient déjà plus à assumer, mais dont il ne peut toutefois pas se défaire. Le divan de Staline raconte le déclin d’un dictateur dont le pouvoir fait encore peur.