LE CHANT DE LA FORÊT

PRIX SPÉCIAL DU JURY, UN CERTAIN REGARD • FESTIVAL DE CANNES 2018

« Les Indigènes sont en résistance depuis cinq siècles. Aujourd’hui, nous discutons philosophiquement et scientifiquement de l’éventualité de la fin de notre monde. Mais le monde des Indigènes a déjà pris fin il y a cinq cents ans, à cause de leur mise en contact avec les Européens. Leurs moyens de résister sont continuellement repensés pour mieux s’adapter et durer. Ils sont encore là et ils résistent. Ils continuent d’exister. Peut-être alors devrions-nous les observer et apprendre quelque chose d’eux, à ce moment précis où, comme disent les Krahôs, nous sommes en train de vivre notre fin du monde. » João Salaviza et Renée Nader Messora

Un soir, Ihjãc, un jeune indigène de la tribu Krahô – une ethnie amérindienne basée dans le Nord du Brésil, au cœur de la forêt amazonienne –, entend le chant de son père disparu qui l’appelle. Il est temps pour lui d’organiser la fête funéraire censée libérer son esprit et mettre fin au deuil. Habité par le pouvoir de communiquer avec les morts, Ihjãc est destiné à devenir chaman... Mais il refuse cette fatalité et tente d’y échapper en fuyant à la ville. La réalité y est tout autre : le décalage entre son village et le Brésil d’aujourd’hui est à la fois terrifiant et attrayant pour quiconque arrive du fin fond de la forêt...

À mi-chemin entre documentaire et fiction, ce film nous immerge littéralement dans la vie quotidienne des Krahôs. La singularité du sujet a été constitutive du film puisque la réalisation s’est pliée au rythme du village et de ses habitants. Le résultat est à la fois captivant et perturbant tant il questionne notre modèle occidental...