LA ROUTE SAUVAGE

Charley Thompson, 15 ans, vit seul avec un père plutôt absent et fauché... Il ne va pas au lycée mais s'occupe comme il peut. Il garde, bien cachée, une photo de sa tante qu'il n'a plus revue depuis des années, après que son père se soit violemment fâché avec elle à son sujet... Une image fantasmée à laquelle il s'accroche avec nostalgie, comme la promesse d'une autre vie possible. Son footing quotidien le mène vers un champ de courses qui attire irrésistiblement son attention... Jusqu'à ce qu'il parvienne à se faire engager par le vieil entraineur Del Montgomery (fantastique Steve Buscemi) qui le prend sous son aile et l'embarque avec lui dans les différents hippodromes de la région. Parmi ses chevaux, Charley se prend d'affection pour Lean On Pete, un vieux pur sang en fin de carrière...

La route sauvage est, en quelque sorte, un film « de survie », tourné de manière extrêmement sensible. Il s'agit de la survie quotidienne et ordinaire, des gens qui ne sont pas nés dans des draps de soie et font comme ils peuvent dans le monde tel qu'il est. Dans ce contexte, difficile de faire confiance et de se sentir en sécurité. C'est cette recherche que conte Andrew Haigh – déjà réalisateur des très beaux Week-end et 45 ans. Porté par un acteur incroyable et des paysages magnifiques, son film bascule vers un road-movie en solitaire d'un jeune homme et de son cheval, une balade dans le désert américain qui devient voyage initiatique.