LA RONDE
Du 13/12/2017 au 02/01/2018
D'après la pièce de Arthur Schnitzler (1896).
PRIX DU SCÉNARIO • FESTIVAL DE VENISE 1950
Un narrateur présente une série d’histoires tournant autour de rencontres amoureuses ou galantes. La ronde passe de la prostituée au soldat, du soldat à la femme de chambre, de la femme de chambre au fils de famille et ainsi de suite jusqu’à ce que la boucle soit bouclée…
Ce faux « film à sketches », adaptation de la pièce d’Arthur Schnitzler, est un bijou d’élégance, dont le caractère licencieux est nuancé par un humour discret et des ellipses ironiques, à l’instar du passage où le meneur de jeu coupe la pellicule et évoque la censure. Ce personnage de narrateur marionnettiste et de passeur entre les protagonistes apparaît tel un fantôme ou un ange gardien tout au long du récit. Il semble être le porte-parole du cinéaste et donne à La ronde une fascinante allure de mise en abyme.
La (fausse) simplicité du scénario mettant en avant une succession de couples infidèles s’avère en fait une réflexion désabusée sur la difficulté d’aimer. Tout ce petit monde est en effet saisi de vertige, du poète fauché au jeune homme de bonne famille, de la grisette à la diva. Ce manège (dés)enchanté – parfois en « chanté » – accorde une place de choix à l’émotion musicale, les valses d’Oscar Strauss accompagnant les célèbres travellings ophulsiens. Entouré d’une équipe de techniciens hors pair, Max Ophüls dirige à merveille son casting de monstres sacrés : notamment la délicieuse Simone Simon et surtout Danielle Darrieux, qui deviendra sa muse et son actrice fétiche. Ce film est considéré aujourd'hui comme une de ses œuvres majeures.
(D'après Gérard Crespo • avoir-alire.com)