LA MONTAGNE MAGIQUE

C’est d’une histoire singulière au cœur de la grande histoire, s’étendant sur plus d’un demi-siècle et une dizaine de milliers de kilomètres, qu’est née cette Montagne magique, à partir de l’idée initiale d’Ania Winckler, fille du protagoniste. Adam Jacek Winkler, né en Pologne en 1939, s’exile à Paris en 1965 pour fuir le régime soviétique. Il part soutenir le peuple afghan au moment de l’essor de Solidarnosc et combat avec le commandant Massoud avant de se donner la mort en 2002. De cette histoire intime, la réalisatrice a composé ce très beau documentaire animé qui mêle habilement différentes techniques d’animation qu'elle imbrique aux documents photographiques et filmiques, aux archives historiques et personnelles.

La montagne magique évoque le thème de la ténacité dans l’engagement. Il y est aussi question de filiation, de transmission... et de cinéma. Ainsi, le film s’ouvre sur la voix du protagoniste s’adressant à Ania : c’est une injonction à la vie qu’il lui adresse en guise de testament, au fil des règles essentielles de survie jalonnant son récit. La première – et la plus importante sans doute – étant « ne pas mourir, si possible ».